Valentin Paquot journaliste spécialisé manga du Figaro m’a fait l’honneur de participer à cette animathèque idéale.
Les titres indispensables à avoir
Recca no Hana : (uniquement disponible en DVD)
Pourquoi ce dessin animé ? Il faut un peu de contexte pour l’expliquer. Nous sommes au début d’internet, 1997-1998 environ à cette période très peu de choix en vhs/dvd d’anime (Kaze et Mangas étaient les seuls à penser à nous) et ça prend du temps, on a très vite usé nos achats effectués rue Keller. C’est aussi le début d’un format autant adoré que détesté les fichiers .rm de chez Real Média, basé sur l’évolution du h262 mpeg2 des laserdiscs, le h263 de Real Média permet un très grand taux de compression, bon avec une sacrée perte quand même. Mais à l’époque on est très loin d’avoir des écrans HD et comme ça prend des plombes de télécharger internet et le monde du fansub particulièrement va déclarer sa flamme aux .rm.
Deux animés sont à cette époque extrêmement populaires : Flame of Recca et Kenshin le vagabond. Eu égard aux déboires judiciaires du second auteur je préfère mettre en avant le premier hit de Nobuyuki Anzai. De plus ce titre est injustement populaire en France. S’il est vrai que le postulat de départ pourrait se résumer au “c’est le Yuyu Hakusho de la Shogakukan» il n’en demeure pas moins qu’Anzai a fait un super travail et a profité à fond des possibilités de jouer sur le non-manichéisme popularisé par Togashi. L’animation n’a pas trop mal vieillit et les musiques sont encore dans ma playlist. L’anime est très (trop) court par rapport au manga, mais jetez vous dessus.
Porco Rosso : (blu-ray chez Buena Vista)
On se souvient toujours de sa première fois, dis le dicton. Porco Rosso est mon premier Ghibli vu au cinéma. J’avais suivi avec attention la sortie de ce film à l’époque, non pas car j’étais un précurseur du bon goût mais par chance le cousin d’un de mes super potes était celui qui avait géré les droits avec Canal+ pour importer ce film et réaliser un doublage digne de ce nom. Parlons du doublage d’ailleurs, Jean Réno et Jean Luc Reichmann sont au firmament de leur art mais la performance qui m’a le plus marqué c’est celle d’Adèle Carasso, je suis tombé amoureux de sa voix. Quel dommage qu’elle n’ait pas continué dans ce métier. Et puis il y a Miyazaki bien sûr, son travail sur la mise en scène, le tempo du film, les couleurs vives de l’Adriatique. Le tout sublimé par les musiques de Joe Hisaishi en fait aujourd’hui encore mon Ghibli préféré.
Your Name : (blu-ray chez All the Anime)
Fan de Makoto Shinkai depuis plusieurs années et surtout son excellent 5cm per second, j’ai accueilli avec un grand enthousiasme Your Name. Au-delà de la qualité intrinsèque de l’histoire, techniquement Shinkai livre un film proche de la perfection. Et surtout quel plaisir que de voir que les films d’animation peuvent drainer les foules à ce point dans le monde entier.
Il ne faut pas se leurrer, en France il y a un « syndrome Miyazaki» qui fait que chaque dessin animé nippon semble inlassablement ramené à l’œuvre du maître. Kon et Shinkai sont les premiers réalisateurs à pouvoir enfin imposer leurs noms en haut de l’affiche.
Perfect Blue : (blu-ray chez Kazé)
Et puisque l’on parlait de Satoshi Kon quoi de mieux que Perfect Blue ? Vous me répondriez Paprika, peut-être ? Vous n’auriez pas tort, surtout vu son impact sur un certain Nolan, mais puisqu’il faut faire des listes, j’ai choisi celui qui m’a le plus marqué. C’est une œuvre importante pour moi car elle permet de convaincre des gens réfractaires à l’anime de donner une chance aux dessins animés et aux œuvres venues du Japon. Un film qui transcende l’animation et les guerres de paroisse. C’est aussi le film d’animation que j’ai le plus prêté à des amis ou parents.
Cobra Le Film : (blu-ray chez All the Anime)
Comment me faire aimer un film de Cobra qui fait l’impasse sur le Rugball ? Et bien c’est très simple, construisez un scénario d’espace opéra parfait et vous aurez la réponse. Si on parle d’inspiration du synopsis de Total Recall, le duo Osamu Dezaki et Akio Sugino s’appuient sur un scénario concocté par Haruya Yamazaki (le château de Cagliostro entre autres…). Et l’alchimie est palpable dans ce film d’animation. L’un des plus gros budgets de l’époque, et ça se sent aujourd’hui encore tant il a bien vieilli. Et puis Jean Claude Montalban dans la VF campe un Cobra parfait.
Les titres rêvés
Touch :
Théo ou la batte de la victoire est le dessin animé qui a eu le plus d’influence sur qui je suis aujourd’hui. Bien sûr les Dragon Ball, Saint Seiya, Captain Tsubasa m’ont impacté, mais sans mauvais jeu de mots Touch m’a touché. C’est d’ailleurs la première box japonaise que j’ai achetée en DVD (et on sait tous à quel point ça pique, surtout quand la douane y ajoute sa dîme…). Bref il y a TOUT dans Touch. C’est la comédie humaine en 101 épisodes. Tout y est parfait, l’animation, les couleurs, les musiques. Pas de surenchère de style, tout en sobriété, dans le pur respect de l’œuvre de Mitsuru Adachi. Si vous ne deviez garder qu’un titre de toute cette liste ça serait celui-ci.
Macross Do You Remember Love :
Il est très difficile de résumer toute une série tv en un simple long-métrage. Et pourtant… Noboru Ishiguro et Shōji Kawamori ont relevé la tâche avec brio. Il n’y a pas un seul temps mort dans ce film qui vous attire encore et encore même dans une salle à 0G.
Tête d’affiche des films diffusés lors du cycle ciné-manga aux Halles, c’est depuis devenu un sacré Doudou. C’est avec Macross Plus la raison principale pour laquelle je suis un fan de Macross avant d’être un fan de Gundam. Et même si l’avenir de la terre est des plus néfaste il reste cette lueur d’espoir.
Bubblegum Crisis : Impossible de ne pas évoquer Bubblegum Crisis. Là aussi c’est la BO qui m’a fait rentrer dans cet univers cyber-punk déjanté. Aujourd’hui je dirais « quand Dirty Pair rencontre Promare et a gardé de la monnaie pour un scénariste» pour faire simple et provocateur 🙂 Aujourd’hui quand on parle de cyberpunk et de japanim les gens penses de suite à Ghost in the Shell, Gunnm et éventuellement Appleseed. Mais moi mon premier réflexe c’est Bubblegum Crisis. C’est d’ailleurs mon premier import US.
Lupin the first :
Voeux facile, le Blu Ray sortira bientôt donc je triche en le mettant dans ma liste. C’est LE Lupin grand public que j’espérais. Qui va permettre de remettre cette incroyable licence au goût du jour. Sans Lupin pas de City Hunter, alors je trouve ça un peu injuste qu’aujourd’hui cette license majeure au Japon soit aussi peu célébré en France. Le film en lui-même se pitche de la manière suivante « c’est l’Indiana Jones 4 que l’on aurait mérité», mais c’est aussi le premier film d’animation japonais en 3D CGI qui me captive à ce point. Pas de faute dans l’histoire ni la mise en scène, des textures incroyables (la veste de Lupin, mama mia), des couleurs chatoyantes incroyables. Allez seul bémol 2-3 fois Fujiko n’est pas aussi belle qu’elle devrait, mais on excuse l’équipe devant la pression de modéliser la perfection.
Kimagure Orange Road :
Impossible de ne pas parler de « Max et Compagnie», d’autant plus que son créateur Izumi Matsumoto nous a récemment quittés. Dans les années 80 il y a eu plusieurs mangas qui ont été sublimés par leurs adaptations en dessins animés. On pense tout d’abord à Saint Seiya et Captain Tsubasa qui sans les dessins animés n’auraient probablement pas percé en France. Mais Kimagure Orange Road, qui a un dessin de bien meilleure qualité à la base fait aussi partie de ces mangas sublimé lors du portage en dessin animé. Akemi Takada, la reine elle-même, au chara design a réalisé un chef-d’œuvre. Son adaptation de Madoka a brisé des centaines de milliers de cœurs de par le monde (tout comme sa version de Maison Ikkoku). Une série qui met en exergue le maelstrom des sentiments de l’adolescence. La fougue d’hier devient le doudou d’aujourd’hui…
Little Snow Fairy Sugar :
Comment ça la liste devait s’arrêter à cinq ? En fait en relisant la sélection il manquait un truc doux, pour enfant mais qui plaira aussi aux adultes. S’il y avait un anime de Yotsuba je l’aurais probablement choisi, mais mon coeur s’est arrêté sur Little Snow Fairy Sugar. Un voyage dans un pays où il fait bon d’être. Une dose de chaleur et bonne humeur à chaque épisode. C’est le truc mignon qu’on aime sans trop vraiment comprendre pourquoi. Avant l’explosion des anime « moe» (qui sont pleins de qualités bien entendu). S’il avait été moins triste j’aurais peut-être pu mettre Full Moon wo Sagashite, le premier anime musical à réussir à m’emballer depuis le club dorothé mais j’avais envie de conclure sur une note positive.
Aucune réponse